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La chiropratique est une thérapie de certains troubles fonctionnels et douloureux de l’appareil locomoteur ainsi que de leurs effets sur d’autres fonctions, biomécaniques et neurophysiologiques par exemple. Elle permet de les diagnostiquer, de les traiter, et si possible de les prévenir.

Ces effets peuvent se traduire localement par une limitation du mouvement, des douleurs, des contractures ou à distance, par des maux de tête, des irradiations dans les membres, etc. On a pu observer des cas où les fonctions internes étaient affectées. Le traitement chiropratique est indiqué dès qu’il y a un dérangement de la statique ou de la dynamique du corps humain. Ce dérangement peut être dû à une maladie, à un accident, ou tout simplement au temps qui passe sur chacun d’entre nous.

La chiropratique soigne aussi, bien évidemment, des affections ponctuelles comme un lombago, une hernie discale non chirurgicale, le fameux coup du lapin, etc. Le chiropraticien ou la chiropraticienne rétablit la fonction normale, la mobilité, des articulations. Il ou elle travaille de ses mains, atteignant son objectif par des impulsions précisément dosées sur l'articulation dont la fonction est perturbée. Pour comprendre ce qui se passe lors de cette manipulation d’une articulation, il s'agit de bien connaître tous les «composants » concernés et la fonction qui leur est assignée.

Fonctions des articulations

Les articulations – la colonne vertébrale est également constituée d'un ensemble d'articulations – sont des liaisons mobiles entre deux ou plusieurs os. Elles se meuvent sur des surfaces lubrifiées composées de cartilage. La plupart des articulations sont munies d'une capsule articulaire, qui contient un liquide articulaire, la synovie. Sa fonction est d'assurer l'entretien du cartilage, d'en maintenir la capacité de lubrification et d'amortissement. La cohésion des articulations est en général assurée par la capsule articulaire, par les ligaments, les tendons et la dépression qui règne à l'intérieur de la capsule articulaire. Les ligaments assurent la liaison entre les os, tandis que les tendons assurent celle entre les os et les muscles, et transmettent la force des muscles aux articulations.

Tension musculaire = information

Les muscles sont les éléments actifs de l'articulation: ils disposent d'une tension de base, déterminée et contrôlée par le système nerveux. Sous l'effet d'une excitation – par exemple en cas de stress, après la consommation de café ou de tabac – la tension de base de la musculature augmente. De multiples récepteurs, senseurs répartis dans les articulations,les muscles, les ligaments, les tendons et la peau, détectent les stimuli externes ou internes tels que chaleur, pression, inclinaison, les interprètent sous une forme accessible au système nerveux et les envoient à la moelle épinière, prolongation du cerveau. Cet organe traite l'information et la transmet ou la renvoie.

Ordres de réaction

Plus le cerveau et la moelle épinière reçoivent d'informations, plus il y en a aussi qui sont adressées aux récepteurs articulaires, aux muscles et au système neurovégétatif. Ainsi, après une blessure à la cuisse, par exemple, la moelle épinière et le cerveau vont recevoir et devoir traiter une information renforcée sur cet événement. En conséquence, ils vont adresser en retour au muscle blessé un surcroît d'informations, qui va se traduire par une contraction du muscle et une montée de la douleur. Le principe fondamental est donc que toute information émise par une zone du corps à l'adresse de la moelle épinière suscite l'envoi d'une information en retour à la zone émettrice. Ainsi, par exemple, une lésion de la colonne cervicale aura pour conséquence un «ordre de réaction» transmis principalement aux muscles du cou et des bras. Et si c'est la colonne lombaire qui est touchée, ce seront les muscles des jambes et du bas du dos qui seront impliqués.

L’état de la colonne vertébrale influence le système nerveux

Ce fonctionnement met clairement en évidence que l'état de la colonne vertébrale influence le système nerveux: si la colonne vertébrale fonctionne de manière irréprochable, ses articulations transmettront un minimum d'informations à la moelle épinière et au cerveau, qui eux-mêmes en renverront peu à la musculature; la tension musculaire sera correcte, la musculature prête à un fonctionnement normal.

Des effets en cascade

A l'inverse, si la colonne vertébrale ne fonctionne pas de façon optimale, par exemple si une vertèbre a perdu sa mobilité, les récepteurs de l'articulation vertébrale vont envoyer une quantité anormale d'informations à la moelle épinière et au cerveau. Un flux correspondant de signaux sera retourné non seulement aux muscles de la zone atteinte de la colonne vertébrale, mais aussi à ceux des articulations périphériques, qui sont «pilotés» par la zone d'innervation de la région vertébrale impliquée. Les muscles augmentent alors leur tension de base. S'ils sont sollicités pour un mouvement, ils vont se contracter plus que cela ne l'exigerait. Une contraction accrue réduit l'irrigation sanguine du muscle. Les muscles insuffisamment irrigués ne peuvent plus suffisamment alimenter en «carburant» (oxygène) les cellules musculaires. Le muscle souffre d'hypoxie (manque d'oxygène). Conséquences: les cellules musculaires ne peuvent plus se relâcher, le fonctionnement du muscle est fortement entravé, la capacité de mouvement et la force musculaire sont amoindries. L'articulation concernée est désormais anormalement sollicitée. Ses mouvements impliquent des efforts de traction et de compression plus élevés. Le cartilage, les capsules articulaires, les ligaments et les tendons en souffrent, et c'est aussi le cas d'autres muscles, qui doivent assumer des tâches auxquels ils ne sont normalement pas destinés. Conséquences: dysfonctionnements articulaires, inflammations des tendons et des bourses séreuses, contusions musculaires et douleurs. Ces troubles peuvent induire une attitude compensatoire, qui surcharge articulations et muscles, lesquels, avec le temps, finissent par être endommagés à leur tour.

Restaurer la mobilité

Le traitement chiropratique vise entre autres, à travers la restauration de la mobilité articulaire, à briser ce cercle de la douleur. Il remédie au dérangement dans l'articulation vertébrale concernée, et diminue ainsi le flux anormalement accru d'informations adressé à la moelle épinière. La musculature touchée reçoit ainsi à nouveau sa quantité usuelle d'informations, et sa tension nominale se normalise. La fonction musculaire s'en trouve améliorée, la charge anormale diminue, les irritations et les inflammations régressent.

Le fameux craquement...

Les chiropraticiens disposent de diverses techniques manuelles qui leur permettent de remédier au blocage d'une articulation et d'en améliorer la mobilité. Le principe consiste à soumettre l'articulation, dans le respect de ses limites physiologiques, à des impulsions manuelles précises et finement dosées, pour en dégripper les surfaces bloquées, et donc rétablir et améliorer sa mobilité.

Le plus souvent, la manipulation s'accompagne d'un craquement. Impressionnant, mais indolore: entre les deux éléments osseux d'une articulation, au moment où on les remet en mouvement, se produit une dépression qui fait passer à l'état gazeux certains composants du liquide synovial; ce sont ces «bulles de gaz» qui crépitent et engendrent ce craquement caractéristique de la manipulation chiropratique. La manipulation ne vise pas seulement à normaliser la fonction articulaire, mais aussi à exercer une action réflexe sur les tissus environnants (muscles, tendons, système nerveux).

Panoplie de moyens

L'arsenal thérapeutique des chiropraticiens modernes ne se limite toutefois pas à la manipulation. Selon les indications, ils mettent en oeuvre diverses méthodes de traitement musculaire et réflexe, de mobilisation articulaire, de massages crâniens et de mesures physiothérapeutiques (extension contrôlée, ultrasons, électrothérapie, cryothérapie). Font aussi partie de la pratique quotidienne des chiropraticiens la prescription de moyens auxiliaires orthopédiques, de bandages de soutien, d'exercices de gymnastique, de conseils diététiques et ergonomiques, et en partie même le recours à l'acupuncture et à l'acupressure. En cas de nécessité, ils prescrivent aussi des compléments de traitement médicamenteux ou alimentaires (analgésiques, anti-inflammatoires).

En règle générale, les chiropraticiens possèdent leur propre installation de radiographie. Il peuvent aussi confier à des prestataires externes les investigations radiologiques ou de laboratoire nécessaires à l'établissement de leur diagnostic.

Anamnèse systématique

Une anamnèse approfondie est le préalable à tout traitement. Outre les méthodes d'investigation courantes (orthopédiques, rhumatologiques, neurologiques) la chiropratique met également en oeuvre des processus d'investigation spécifiques, tels que la palpation statique et dynamique de l'appareil locomoteur, entre autres. Divers conseils, notamment de posture et d’exercices, font partie du traitement.

Comme toute thérapeutique, la chiropratique connaît ses limites, et leur enseignement fait partie intégrante de la formation clinique (contre-indications au traitement chiropratique).